Le vignoble de la Côte-Rôtie est sans doute l’un des plus anciens de France et est l’œuvre des romains qui, il y a plus de 2000 ans, avaient déjà découvert les qualités exceptionnels de ce terroir du Nord de la Vallée du Rhône.
Sur la rive droite du Rhône à une trentaine de kilomètre au sud de Lyon et sur des pentes escarpées (jusqu’à 60% à certains endroits), le vignoble s'étend sur presque 300 hectares sur les commune de Saint-Cyr-sur-Rhône, Ampuis et Tupin-Semons.
Les pentes plongeant sur le Rhône sont si fortes que depuis des générations les hommes ont réalisé des petites terrasses, retenues par des murets de pierre, pour faire pousser la vigne sur un terroir de roches métamorphiques propice au cépage Syrah.
Car en effet la Syrah règne en maître sur l’appellation, avec toutefois une originalité unique : la possibilité d’ajouter dans l’assemblage final des vins, un maximum de 20% de Viogner, le cépage blanc emblématique de l’appellation voisine Condrieu.
Le terroir de la Côte-Rôtie peut se diviser en 2 grandes entités : La Côte Brune au Nord, donnant des vins puissants et de grande garde grâce à son terroir riche en argile et en oxyde de fer et La Côte Blonde plus au Sud, livrant des vins plus rapidement accessible grâce à son terroir riche en gneiss et en sables argileux.
L’histoire de cette magnifique appellation ne fut pas un long fleuve tranquille et elle connue une première apogée dans les années 1890, malgré les attaques incessantes du mildiou et du redoutable phylloxera. Ce sont les deux guerres mondiales et les nombreuses pertes humaines engendrées qui faillirent sonner le glas de cette appellation historique. A titre d’exemple, à la fin des années 40, on ne compte plus que 40 hectares exploités par quelques familles de vignerons.
Il faudra attendre les années 70 et l’action des grands noms de la région (Guigal, Gerin, Vidal-Fleury…) pour voir la Côte-Rôtie retrouver une partie de son lustre perdu.
Aujourd’hui, les Côte-Rôtie sont considérés comme faisant partie des plus grands vins de la planète. La production des 70 domaines existants s’exporte à plus de 40%, se retrouvant ainsi sur toutes les plus belles tables du monde et dans les caves des plus grands amateurs.
Il est difficile de tracer le portrait-robot d’une belle Côte-Rôtie, mais certains marqueurs semblent incontournables : Une robe sombre et violacée, un nez intense, marqué par des notes de violette, de poivre, de lard fumé, une bouche ample et serrée, gorgée de tanins fins qui se patinent avec les années.