Le vin rosé est la boisson de votre été !
Depuis quelques années, le rosé fait l’objet d’un engouement sans précédent, à tel point que la demande mondiale serait supérieure à l’offre. Sa consommation a augmenté de 40 % entre 2002 et 2018.
Les rosés de Provence sont les plus connus et représentent 40 % de la production nationale, mais ils ne sont pas les seuls, et de plus en plus de régions demandent l’autorisation de basculer une partie de leur production en rosé. Ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs, à la recherche de vins non codifiés, facile à boire et synonymes de fraîcheur et de liberté.
Le vin rosé est-il un mélange de vin rouge et de vin blanc ?
Bien que la rumeur circule, on n’a jamais fait de vin rosé en mélangeant les deux autres couleurs. Seule la région Champagne a le droit de faire du champagne rosé de cette façon. Pour les autres, le rosé suit des étapes de fabrication très précises. Les Grecs déjà, il y a 2600 ans, utilisaient des méthodes similaires sur leurs terres de Provence, et leur vin était rosé. Le rosé de Provence est ainsi un des plus vieux vins du monde !
Il existe en fait trois méthodes différentes pour fabriquer le rosé :
- La macération : le moût est mis en cuve avec les grains entiers de raisin pendant 24 heures, il est ensuite extrait et la fermentation débute. La peau et la chair du raisin donnent au vin ses arômes, mais aussi ses pigments qui donnent la couleur rose.
- Le pressurage : les raisins rouges sont pressés de suite après la vendange, et le contact entre la peau du raisin et le moût est évité au maximum pour obtenir une couleur claire.
- La saignée : la vendange est mise en cuve afin de produire du vin rouge, mais dans les premiers jours, on opère un prélèvement d’une partie pour la vinifier à part et faire du rosé.
Ces techniques élaborées et bien maîtrisées donnent naissance à des vins frais, fruités et rafraîchissants. Leur popularité croissante amène au développement de la catégorie et réserve bien des surprises.
Les rosés de Provence sont les stars de la famille
Le vin rosé est apprécié dans le monde entier, et la Provence produit 6 % de la consommation mondiale.
L’AOC Côtes de Provence se spécialise dans la couleur rose avec 90 % de sa production dédiée au rosé. C’est une appellation très vaste, qui comprend 20 000 hectares, et qui s’étend sur 3 départements : le Var, les Bouches du Rhône et les Alpes-Maritimes. Les cépages provençaux sont principalement le grenache, le cinsault, la syrah, le mourvèdre et le carignan, auxquels s’ajoutent des variétés régionales typiques.
En outre, la Provence ne s’arrête pas à l’AOC Côtes de Provence. Certaines appellations communales, comme l’AOC Cassis, méritent le détour. L’AOC Bandol est particulièrement réputée pour ses vins denses et structurés, grâce au mourvèdre qu’ils utilisent en priorité.
Les vins rosés ne viennent pas tous de Provence…
Les voisins de la région Sud-Est offrent eux aussi des rosés qui se distinguent. L’AOC Tavel, dans la vallée du Rhône, a beaucoup de succès en France et à l’international. C’est peut-être grâce au calitor, ce cépage très rare et propre au terroir. Le Roussillon et la Corse, quant à eux, dédient 40 % à 50 % de leur production au rosé.
Le Nord-Est et le Sud-Ouest ne se démarquent pas pour leur production de rosé, bien que certaines bouteilles sortent du lot. C’est le cas de l’élégante cuvée savoyarde Argile Rosé du Domaine des Ardoisières.
Au Nord-Ouest, le Val de Loire affirme être le deuxième producteur de rosé de France en volume de production. Nous y retrouvons des vins de qualité avec l’AOC Rosé de Loire ou l’AOC Touraine par exemple. Ici, le cabernet franc et le cabernet sauvignon sont à l’honneur.
Comment choisir un bon rosé ?
Décomplexé et accessible, le rosé devient la star des apéritifs, l’été comme l’hiver. Loin des codes de dégustation du vin rouge, il incarne la simplicité et la légèreté.
La plupart des bouteilles ne sont pas destinées à la garde, le rosé est un vin qui se boit jeune. Pour sélectionner une bouteille qui vaut le détour, on préférera donc un millésime récent. Il est préférable de ne pas dépasser deux ans. Certains vins font cependant exception, comme ceux de Bandol par exemple, qui se gardent quelques années, mais jamais plus de 5 ans.
Même si la tendance est aux vins pâles comme les rosés de Provence, on trouve également des vins plus foncés très qualitatifs. L’AOC Tavel propose des vins à la robe d’un rose intense et soutenu et serait, selon certains experts, « le meilleur rosé du monde ».
Le rosé se boit entre 8 °C et 12 °C, surtout si c’est un jour de grosses chaleurs. On choisira un degré d’alcool assez léger, mais n’allant pas au-dessous de 12 % si l’on veut éviter que le vin soit fade et aqueux.
Enfin, le rosé se choisit en fonction du moment. Si c’est un vin destiné à l’apéritif, on recherchera un vin léger, pauvre en sucre et en alcool. Les rosés gris de l’AOC Côtes de Provence sont tout indiqués, avec une composition centrée sur le cinsault.
Pour un repas en accord mets et vins, les rosés tanniques et aromatiques seront alors favoris. L’AOC Collioure ou l’AOC Tavel, qui utilisent beaucoup de grenache et de pinot noir, sont appréciées pour leur complexité.
En somme, le rosé est une boisson qui a de beaux jours devant elle. On peut préférer la valeur sûre des Côtes de Provence ou s’aventurer en terrain inconnu avec des nouvelles appellations, mais une chose est sûre, il y a matière à explorer et à découvrir de nouvelles pistes de dégustation.